L’opération de fouille du Taï s’intègre dans le cadre du programme 11 :
Apparition du Néolithique et Néolithique ancienDans ce contexte général de la recherche, la fouille du Taï pouvait apporter de nouveaux éléments de discussion. Il s’agissait ainsi de :
Actualiser la définition du faciès épicardial selon une approche pluridisciplinaire de son système technique, permettant seule de discuter du statut de ce faciès par rapport à celui du Cardial.
Apporter de nouvelles données de chronologie absolue complémentaires d’une part de l’élaboration du cadre stratigraphique des dépôts et d’autre part de la discussion de l’organisation chrono-culturelle des différents faciès du Néolithique ancien.
Renouveler les données sur les premières sociétés paysannes du Languedoc oriental et plus particulièrement du Gard où, hormis quelques découvertes récentes liées aux travaux d’aménagements urbains aux alentours de Nîmes, aucune fouille n’a été programmée depuis plus de 20 ans.
Enrichir les données paléoenvironnementale et paléoéconomique des premières sociétés néolithiques. Du point de vue économique, la restitution des pratiques et des modes de productions agraires nécessite un mode d’échantillonnage particulier jusque-là peu pratiqué. Ces données, tout comme celles concernant l’alimentation du Néolithique ancien, sont particulièrement déficientes dans le sud de la France. La gestion des ressources carnées est davantage documentée mais les corpus fauniques restent à enrichir, notamment pour mieux appréhender l’évolution des pratiques au cours du temps et participer davantage à la restitution chronoculturelle du Néolithique ancien.
Observer les modalités d’occupation de la grotte et de ses alentours au cours du temps par le biais des analyses planimétriques, stratigraphiques et micromorphologiques. Pour ce qui est du Néolithique ancien, l’abondance des témoins de l’occupation humaine dans la grotte (passées cendreuses multiples, fosses, foyers) nous laissait penser que la grotte avait bien été utilisée comme habitat et non comme simple halte de chasse ou bergerie.
Si la période du Néolithique ancien était au départ privilégiée, les découvertes ont également permis d’enrichir la problématique du site pour toute la séquence néolithique. En effet, les différentes campagnes de fouilles nous ont permis :
La reconnaissance d’une occupation ferrières beaucoup plus importante que considérée au départ et qui se matérialise par une occupation probablement très large du vallon avec probables éléments architecturés.
Et l’identification d’une séquence stratigraphique à l’avant de la grotte, révélant la succession Néolithique ancien - Néolithique moyen - Néolithique final ferrières et Chalcolithique fontbouisse.