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La grotte du Taï se situe sur la commune de Remoulins, dans le Gard.

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La cavité s’ouvre au fond d’un ravin aux versant très raides, inscrit dans les calcaires urgoniens massifs.

carte 3D cliquez sur les cartes pour les agrandir coupe du vallon

Au niveau de la cavité, ce ravin est encaissé de 40 à 50 mètres sous le niveau du plateau. Celui-ci, très karstifié, présente une couverture alluviale discontinue composée de galets et de sable quasi-exclusivement quartzeux.
Le Gardon et ses affluents commandent l’essentiel de l’évolution morphologique quaternaire des environs de la grotte du Taï. Ainsi, on retrouve jusqu’au sommet des plateaux, des formations alluviales qui scandent l’enfoncement du réseau hydrographique (Ambert 1994, notice carte géologique Uzès). Leur corrélation avec les vestiges paléontologiques et les industries paléolithiques conservés dans les cavités ou au sein des formations alluviales, ainsi que leur relation avec les divers types de dépôts périglaciaire (grèzes, lœss et cônes détritiques), fournissent quelques repères chronologiques.


En contrebas de la séquence continentale pliocène, constituée par une formation alluviale originaire du Rhône, on distingue trois ensembles fluviatiles bien différenciés :

carte 3D géologique
cliquez sur les cartes pour les agrandir carte 3D et coupe du vallon

- Les hauts niveaux reposent généralement sur les plateaux urgoniens en contre-haut des gorges du Gardon. Cette formation a accompagné la karstification des calcaires urgoniens et se retrouve souvent sous forme discontinue.

- Les niveaux intermédiaires relèvent essentiellement des périodes périglaciaires. Ils constituent quatre niveaux étagés dont la plus basse domine le lit majeur du Gardon. La plus haute formation est identifiée au croisement des routes Remoulins-Fournès et Fournès-RN 100 vers 42 mètres NGF. Elle se raccorde au cône détritique du Bois de Brignon. Légèrement en contrebas, un autre niveau alluvial est mieux représenté. Il est constitué de quartz (dont certains sont repris des alluvions rhodaniennes), de quartzites, de gneiss, de schistes et d’apports latéraux des versants sous formes d’éclats de calcaire. Une dent d’Elephant antiquus a été trouvée dans ce niveau alluvial qui peut être attribué au Riss (Bonnet 1984).
Sous le village de Remoulins, un autre niveau de terrasse a pu être identifié. Il est constitué de roches cévenoles mais s’enrichit en aval de fragments calcaires. Ce niveau se raccorde à un piémont périglaciaire très dilaté. Des industries acheuléennes non roulées (Meignen 1972) permet de rapporter cette formation au complexe rissien.
Enfin, en contrebas, plusieurs replats et banquettes, couverts par des alluvions et une couverture limoneuse, sont visibles dans le fond des gorges. L’abri de la Salpetrière, situé deux à trois mètres au-dessus d’un de ces replats, juste en aval du Pont du Gard, a fourni une industrie du Paléolithique supérieur. La présence d’un brassage torrentiel avec un apport de roches siliceuses dans les niveaux de l’Aurignacien inférieur matérialise des débordements du Gardon. Ainsi, au cours de la dernière période froide (Würm final) les crues atteignaient encore le niveau de la baume. En revanche, les niveaux postérieurs du Paléolithique supérieur ne sont pas affectés par les crues (Escalon 1967). De même, la grotte de Pâques, située quatre mètres au-dessus du lit actuel du Gardon, contient des vestiges d’industries moustériennes. Elles attestent que dès cette époque le niveau du Gardon n’atteignait qu’exceptionnellement cette cavité.

- Les formations holocènes dépassent largement du cadre de la basse plaine des cours d’eau. L’impact de l’homme sur le milieu contribue à l’érosion des terrains fragiles (loess, marnes). D’importantes accumulations colluviales se forment au pied des versants. Dans le fond des vallées, le remblaiement alluvial est important puisqu’il atteint douze mètres aux environs de Remoulins et vingt mètres au niveau du Pont du Gard.
Ainsi, pendant tout le Quaternaire, l’évolution du paysage est marquée par l’enfoncement du réseau hydrographique, laissant ça et là des lambeaux de replats étagés. Les petits vallons affluents de principales vallées, comme celui qui passe devant la grotte du Taï calent leur profil sur ces vallées et évoluent par érosion régressive. La présence d’une couverture alluviale sur les plateaux a pu contribuer à la mise en place de ces vallons en constituant un impluvium moins perméable que les calcaires urgoniens et capable de concentrer les eaux en surface.


La cavité débute par une galerie large de sept à huit mètres qui était presque entièrement colmatée lors de sa découverte. A une vingtaine de mètres de l’entrée, le conduit principale, jusque là assez régulier, se divise et prend un aspect labyrinthique. Plusieurs passages bas isolent des tronçons de galerie plus ou moins longs. De nombreux boyaux démarrent perpendiculairement à l’axe de la galerie mais deviennent rapidement impénétrable du fait de l’important colmatage argileux


plan du réseau
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autour du site, actuellement le Chêne vert et le Buis dominent. Le Chêne blanc, l’Arbousier, l’Aubépine monogyne ne sont pas rares et marquent un relatif maintien de l’humidité, peut-être surtout dû à un couvert boisé fermé (eau phréatique retenue par la végétation et limitation de l’évaporation) permettant à ces espèces assez sensibles de passer la saison sèche. Les ligneux de sous-bois, naturellement présents dans la chênaie mais ici abondants, surtout le Buis, et la faible abondance du Chêne blanc au profit du Chêne vert, permettent de caractériser un milieu forestier marqué par les activités humaines, mais très vigoureux et pouvant assez rapidement évoluer vers un retour à la chênaie de Chêne blanc dominant, en l’absence d’incendie.

l'environnement du Taï :
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